De plus en plus de porteurs de projet se demandent : est-il préférable de démarrer en tant qu’auto‑entrepreneur ou de créer directement une société ? Le choix dépend de nombreux critères : formalités, fiscalité, charges, protection sociale… Cet article compare les deux options pour vous aider à choisir.
1. Auto‑entrepreneur : un statut ultra‑simple pour démarrer
Caractéristiques clés
- Régime micro‑entreprise, sans distinction entre auto‑entrepreneur et entreprise individuelle au régime micro.
- Plafonds de chiffre d’affaires : 188 700 € pour la vente, 77 700 € pour les prestations de services.
- Formalités simples : déclaration en ligne, compta légère (livre de recettes), franchise de TVA jusqu’au seuil.
Avantages
- Création et gestion rapides et peu coûteuses.
- Cotisations sociales calculées sur le chiffre d’affaires (ex. 21 %-22 %).
- Option pour versement libératoire de l’IR possible.
Limites
- Plafond de CA limitant.
- Cotisations dues même avec peu de marge.
- Pas de récupération de TVA.
- Responsabilité sur le patrimoine personnel (mais protection partielle requise).
2. Créer une société : SASU, EURL (et EIRL)
2.1 SASU
- Société unipersonnelle à responsabilité limitée, sans plafond de CA.
- Président assimilé salarié : bonne protection sociale.
- Imposition à l’IS (option IR possible), comptabilité complète, statut flexible pour accueillir des associés.
Avantages : protection du patrimoine, récupération de TVA, optimisation via dividendes, structure évolutive .
Limites : formalités lourdes, coûts de gestion élevés, obligations comptables strictes .
2.2 EURL
- Société unipersonnelle (SARL à un seul associé), gérant TNS.
- Protection du patrimoine, régime fiscal IS ou IR, régime social TNS (cotisations ~45 %).
- Moins chère que la SASU, mais moins souple pour ajout d’associés .
2.3 EIRL (supprimée en 2022)
- Permettait d’affecter un patrimoine professionnel distinct sans constituer une société .
Comparatif synthétique
| Critère | Auto‑entrepreneur | SASU | EURL |
|---|---|---|---|
| Formalités | Très simples | Complexes | Complexes |
| Plafond de CA | Oui | Non | Non |
| Responsabilité | Illimitée | Limitée au capital | Limitée au capital |
| Protection sociale | TNS limitée | Assimilé salarié (forte) | TNS (moyenne) |
| Cotisations sociales | 12,8%–24,6 % du CA | ~65 % du salaire brut | ~45 % du revenu net |
| Fiscalité | IR micro | IS (option IR) | IS (option IR) |
| TVA | Franchise jusqu’au seuil | Récupérable | Récupérable |
| Évolution | Limitée | Très flexible | Moyennement flexible |
4. Quand choisir l’un ou l’autre ?
- Auto‑entrepreneur : pour tester une activité à faible CA, zéro formalité, démarrage rapide.
- SASU : pour projet ambitieux, croissance, optimisation sociale et fiscale, levée de fonds.
- EURL : pour activité stable, maîtrise des charges sociales, protection du patrimoine .
5. Étapes pour changer de statut
- Auto → société : possible dès qu’on prévoit de dépasser les plafonds, via création d’une nouvelle structure.
- Société → auto : plus compliqué, à déconseiller.
Le choix du statut dépend de votre CA, de votre besoin en protection sociale, et de vos ambitions de croissance.
- Auto‑entrepreneur : simplicité et test
- SASU : optimisation et développement
- EURL : compromis entre charges et formalités
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